Retour sur les fortes chaleurs sur la France du 26 au 28 juin

 

Cette fin juin 2011 la France a connu une importante bouffée de chaleur qui par son intensité était en tout point comparable à la référence en la matière, à savoir la fameuse canicule d’août 2003. Heureusement, ce coup de chaud ne fut que passager puisqu’il a duré entre 2 et 3 jours selon les régions, là où la canicule de 2003 avait perduré une dizaine de jours.

Ce type de canicule peu durable est du reste assez fréquent en France, nous y avions déjà eu droit l’année passée. Il est dû à une situation météorologique bien précise qui le plus souvent ne dure pas du fait du déplacement permanent des différents centres d’action (anticyclones et dépressions), ce qui fait que le plus souvent une situation précise ne dure pas plus de 48 à 72h. La situation est caractérisée par un anticyclone centré dans les parages de l’Allemagne et une dépression sur le proche atlantique le plus souvent aux alentours des iles britanniques. Entre les 2, le vent est orienté au sud et fait remonter de l’air très chaud venu d’Afrique du nord. Les températures redescendent ensuite lorsque la dépression britannique finit par influencer le temps en France en mettant fin au flux de sud, et en ramenant dans un flux d’ouest à nord-ouest de l’air océanique plus frais. C’est ce qu’il s’est passé lors de l’épisode de cette fin juin.

En 2003 la durée exceptionnelle de la canicule était due à un blocage de la situation, un immense anticyclone protégeait la France et une partie de l’Europe de l’ouest sans qu’aucune dépression ne le déloge durant plus d’une semaine…

Dans la suite de ce billet, retour sur la situation de cette fin juin avec pour chacun des 3 jours remarquables une carte d’analyse des masses d’air en altitude et les relevés des températures maximales au sol sous abri. Attention il s’agit de températures maximales atteintes dans la journée, quelle que soit l’heure, et non de relevés à une heure fixe. La carte des masses d’air sera on le verra très instructive pour déterminer les températures au sol, en effet durant les jours les plus longs on peut établir une différence de température d’environ 15° entre la température à 1500m et la maximale atteinte au sol dans les terres, hors de portée des brises marines, avec un temps ensoleillé. Cette correspondance sera globalement vérifiée tout au long de cet épisode de forte chaleur.

Note : toutes les cartes peuvent être agrandies en cliquant dessus.

Commençons l’analyse de la situation par la carte des masses d’air en altitude (environ 1500 m) du dimanche 26 juin à la mi-journée :

 

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L’anticyclone au sol est relayé en altitude par la ligne marquée 156, que les masses d’air suivent pour simplifier les choses. Sur la partie ouest de la ligne l’air remonte donc du sud, la chaleur venue d’Espagne et du Maroc s’installe par le sud-ouest de la France, alors que la partie est de cette ligne c’est encore de l’air frais qui descend d’Europe du nord.

 

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Conséquence au sol : la masse d’air déjà bien chaude au nord et à l’est induit des températures maximales très agréables. En se rapprochant du sud-ouest, où la masse d’air atteint plus de 20°, les 35° sont dépassés., localement les 40° sont atteints..

 

Passons à la journée du lundi 27 juin :

 

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La masse d’air la plus chaude gagne du terrain vers le nord, en particulier la Normandie, le Centre et jusqu’à la région parisienne, puis la Bourgogne en fin de journée (après cette analyse). On notera par ailleurs la progression de l’air frais atlantique sur l’Irlande sous l’influence de la dépression présente plus au nord qui envoie déjà un vent de nord-ouest frais sur l’ile.

 

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Au sol, la correspondance avec la masse d’air d’altitude est limpide, les 35° progressent logiquement vers le nord et l’est. C’est la journée la plus chaude de la période en prenant en compte la totalité des stations météo de France.

 

Pour finir la journée du 28 juin :

 

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La situation évolue, nous ne sommes pas dans une situation de blocage. Les deux masses d’air, chaudes et fraiches, se déplacent vers l’est, la chaude atteignant tout l’est de la France, la fraiche commençant à influencer tout l’ouest sous l’action du vent de nord-ouest précédemment évoqué.

 

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Au sol, le refroidissement est net à l’ouest alors qu’à l’est c’est surtout la vallée du Rhône et le sud du massif central qui se réchauffent.

 

Par la suite, avec la progression de l’air frais vers l’est, les fortes chaleurs disparaissent, mettant un terme à cette brève mais intense bouffée de chaleur saharienne…

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